CSG ou TVA, qui est le plus social des deux.

Comme vous pouvez le constater j'ai décidé de diversifier mes sources. Ci globalement je trouve l'article moins partisan que sur Le Point.Fr, il a aussi le mérite de donner un début de piste de réflexion que je vais me permettre de compléter.

Le sujet est donc la réduction du coût du travail en France.

Le gouvernement reprend à son compte l'idée de la réduction du coût du travail par le transfert du financement de la politique familiale sur un autre prélèvement que les cotisations patronales.

L'idée est tout à fait louable, et les conseillers présidentiels reconnaissent que Sarkozy avait été plutôt fin sur le principe. Or le gouvernement, pour ne pas reprendre 100% de la proposition de Sarkozy et donc prendre le risque de se désavouer une nouvelle fois (aucune allusion au traité européen bien sûr), décide de rejeter l'idée de l'augmentation de la TVA pour celle de l'augmentation de la CSG. 

Je me propose de vous éclairer sur la différence fondamentale entre les deux options. 

• TVA: en augmentant à 21%, la TVA française permettrait de rejoindre un taux très largement répandu en Europe, même l'Allemagne l'a augmenté à ce niveau avant la crise. La TVA, si elle est fondamentalement impopulaire car payée directement par les consommateurs présente un double avantage: elle est progressive, et s'applique même aux importations. (je rappelle que le déficit commercial de la France hors énergies est considérable). La TVA est progressive et juste, car plus vous gagnez, plus vous dépensez, et donc plus vous payer de TVA. De plus, avec les taux réduits, les produits de première nécessité sont quasiment exemptés de taxe. Enfin, la TVA n'est pas applicable sur une partie conséquente des dépenses des ménages: l'habitation. Il n'y a en effet pas de TVA sur les emprunts ou les loyers. Ces derniers représentent tout de même entre 1/4 et 1/3 des dépenses des ménages. La TVA est donc un impôt impopulaire (car direct) mais extrêmement juste.
• CSG: une augmentation présente elle aussi un double avantage: ayant une base plus large que la TVA, son efficacité est plus forte. De plus, s'agissant un impôt indirect (car prélevé à la source, et versé à l'Etat par les tiers détenteurs) cet impôt est tout à fait indolore, et à vrai dire, personne n'est capable de dire combien de CSG il a versé dans l'année. Cependant cette assiette plus large à un coût: en effet, la CSG est prélevée sur les revenus du capital (but recherché) mais aussi sur la TOTALITE du salaire, des indemnités de chômage, des indemnités de sécurité sociale, des retraites... sans aucun moyen d'y échapper, ni aucune progressivité en fonction des situations individuelles.

Le gouvernement a donc très clairement choisi de prendre le chemin de la popularité au risque de prendre des mesures profondément injustes, au lieu de reconnaitre le bien fondé de la démarche de Sarkozy (ce qui est politiquement irréalisable). 

Ne nous leurrons pas, toute augmentation de la SCG sera une perte significative de l'ensemble de notre pouvoir d'achat, bien plus douloureuse qu'une augmentation de la TVA qui aurai pu être en partie absorbée par les entreprises (prix psychologique, et marge plus forte sur les produits importés). 

Rémi.